En pleine guerre contre l’Ukraine, le débat organisé par la Russie, à la tête du Conseil de sécurité, sur « la défense des principes de la Charte de l’ONU », a suscité de nombreuses critiques.
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La passe d’armes entre la Russie et les trois membres occidentaux permanents du Conseil de sécurité, lundi 24 avril à New York, ont souligné encore un peu plus la faillite du multilatéralisme tel qu’il a sous-tendu les relations internationales ces dernières décennies.
A l’origine de ces échanges houleux, le débat organisé lundi par la présidence russe du Conseil de sécurité – commencée le 3 avril – et intitulé « Pour un multilatéralisme efficace grâce à la défense des principes de la Charte de l’ONU ». Sur fond de guerre en Ukraine, de nombreux diplomates occidentaux s’étaient étranglés en découvrant le thème choisi par Moscou. « En organisant ce débat, la Russie essaie de se présenter comme un défenseur de la Charte des Nations unies et du multilatéralisme. Rien n’est plus loin de la vérité, c’est cynique », a résumé lundi l’ambassadeur de l’Union européenne, Olof Skoog, à la porte de la salle du Conseil, flanqué des 27 représentants de l’UE.
Les membres permanents occidentaux du Conseil – les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni – ont rappelé que la Russie avait eu recours illégalement à la force en Géorgie en 2008, en Crimée et dans le Donbass en 2014, et depuis plus d’un an dans toute l’Ukraine. « Pour la Russie, les règles et les principes qui sous-tendent le multilatéralisme ne semblent plus s’appliquer », a insisté l’ambassadeur français Nicolas de Rivière.
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Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé la « dévastation » de l’Ukraine causée par l’invasion russe devant le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, venu présider le débat en personne. « L’invasion russe de l’Ukraine, en violation de la Charte et du droit international, provoque une souffrance massive et la dévastation du pays et de sa population », a déclaré M. Guterres. Pour ce dernier, « le système multilatéral est sous une tension plus grande qu’à aucun autre moment depuis la création des Nations unies ».